Bon ça y est j'ai réussi à faire quelque-chose! Depuis le temps!.. Je ne suis pas sûre de répondre exactement au défi mais disons que ce petit OS pourrait s'inclure entre le dernier chapitre et les 19ans après... J'espère que ça vous plaira...
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Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsque Harry rouvrit enfin les yeux. Il mit quelques secondes à se souvenir de la nuit passée et à réaliser que tout cela n’était pas un rêve. Voldemort avait été vaincu à l’aube. Le sentiment de liberté qui lui submergea le cœur éclata comme une bulle lorsqu’il se souvint du prix payé : Fred , Lupin, Tonks, Colin Crivey et tant d’autres…étaient tombés pour la paix. Ils étaient morts pour que les autres puissent vivre.
C’était un sentiment étrange qui envahissait peu à peu Harry. Il était à la fois perdu et soulagé. Ses yeux se posèrent sur le lit près du sien. Ron et Hermione, ses amis, ses repères, y étaient pelotonnés l’un contre l’autre. Ron avait passé un bras autour de la taille d’Hermione et tout deux dormaient profondément. Harry décida de les laisser somnoler et se leva silencieusement. Les restes du sandwich qu’il avait demandé à Kreattur plus tôt dans la journée avaient été remplacés par un verre de jus de citrouille accompagné de scones mais Harry n’avait pas faim. En réalité, il ne savait pas vraiment de quoi il avait envie. Ses pas le conduisirent à travers le château et il put constater les dégâts que la bataille avait laissé. Poudlard avait été éventré et on pouvait désormais voir le ciel dans des couloirs autrefois aveugles de toutes fenêtres. Les murs encore debout portaient la trace de sortilèges et pas une salle n’avait été épargnée.
Harry parcourut l’école de long en large sans rencontrer personne. Il savait où ceux qui étaient resté étaient rassemblés mais il ignorait si il trouverait la force de les rejoindre. Il déambula encore quelques minutes, le cœur gros de voir son cher château si cruellement touché puis finalement, s’approcha de la Grande Salle.
Arrêté à l’entrée, il s’aperçut que la majorité des combattants étaient partis. Sûrement, pensa-t-il, pressés de retrouver leur proches et leur foyer. On avait aussi transporté les morts et évacué les blessés de sorte qu’il ne restait plus qu’une vingtaine de personnes. Le petit groupe était rassemblé autour d’une des quatre tables, la seule qui avait été remise à sa place. Harry reconnut les professeurs Mc Gonagall et Flitwick, Mr et Mme Weasley et leurs enfants, Fleur, Hagrid, Alberforth, Neville, Luna et quelques autres élèves qui discutaient doucement, presque en chuchotant. Mais il ne la vit pas, elle. Où pouvait donc se trouver Ginny ?
Harry traversa le hall et sortit dans le parc. Il accueillit la légère brise qui accompagnait cette journée de mai comme une bouffée d’oxygène, fermant les yeux pour en profiter pleinement, gonflant ses poumons de cet air qu’il avait cru la nuit dernière, ne plus jamais pouvoir respirer. Quand il rouvrit les paupières, il l’aperçut. Ginny se trouvait un peu plus loin, près du lac. Elle tourna la tête quand il s’approcha. Elle pleurait et Harry su, à son teint pâle et fatigué, qu’elle n’avait pas dormi mais pourtant, elle sourit. Il répondit à son sourire et quand il fut assez près, elle plongea dans ses bras. Aucun mot ne fut prononcé, les paroles étaient inutiles et leur étreinte résonnait comme une promesse en cette fin d’après-midi.
Au bout d’une éternité qui parut très courte à Harry, Ginny releva la tête pour le regarder.
- C’est fini, n’est-ce pas ? Demanda-t-elle.
- Non. Ca vient juste de commencer…
Ils s’embrassèrent, goûtant au bonheur d’être encore vivants puis s’étreignirent de nouveau. Finalement, ils repartirent ensemble vers le château, main dans la main.
C’est Mme Weasley qui l’aperçut en premier lorsqu’ils atteignirent la Grande Salle. Silencieusement, avec le même visage las que sa fille mais aussi le même sourire, elle le serra dans ses bras. Puis Harry alla s’asseoir auprès d’Hermione et Ron, qui s’étaient réveillés. Harry remarqua que Ron ne lâchait pas Hermione une seule seconde, sa main passant de son épaule à son bras sans jamais vouloir s’éloigner.
Personne n’osait vraiment parler. Le simple bonheur d’être ensemble suffisait pour l’instant. On communiquait par des sourires, des gestes tendres. C’était comme une parenthèse avant le retour à la réalité. Avant de devoir parler de ceux qui étaient partis. Puis il fallut bien rentrer.
Les deux premiers jours furent très étranges. Harry se battait entre mélancolie et joie intense, son moral oscillant entre ces deux sentiments auxquels s’ajoutaient parfois la colère, l’impuissance et la culpabilité. On sentait une atmosphère de retenue au Terrier, comme si personne n’osait plus rire ni pleurer devant un autre, de peur de lui faire du mal.
Le jour de l’enterrement de Fred fut très éprouvant. Il plut ce jour-là, comme si Merlin lui-même avait voulu apporter sa contribution à la tristesse qui avait envahit le Terrier. Mr Weasley et Charly soutenaient Mme Weasley qui semblait capable de tomber à tout moment, Bill enlaçait Ginny et Ron et Percy entouraient George qui ne prononça pas un mot de toute la journée. Près d’Hermione, Harry assistait impuissant au désespoir d’une famille qu’il considérait comme la sienne.
Puis, parce qu’il le fallait bien, la vie reprit son cours. Lentement.
Hermione lu dans le journal que sur le Chemin de Traverse, on reconstruisait Gringotts. Le professeur Mc Gonagall leur annonça que Poudlard serait prêt à accueillir les élèves dès septembre et les sorciers se mirent à discuter de qui serait le mieux placé pour prendre la place de Ministre de la Magie. On murmurait le nom de Kingsley Schakelbolt mais rien n’était encore confirmé. Les mois de juillet défila à une vitesse surprenante. Harry, Ron et Hermione furent invités à des tas de soirées officielles et assaillis de questions par des journalistes du monde entier.
Rita Skeeter osa même sortir une biographie non autorisée intitulée « la guerre de l’ombre ou comment Harry Potter a vaincu Voldemort » mais elle eu moins de succès que ses œuvres précédentes, les gens préférant questionner directement l’intéressé.
Tous voulait savoir ce qu’Harry allait faire à présent.
Qu’allait-il faire à présent ?
Appuyé contre la barrière du jardin, les yeux tournés vers les collines, Harry réfléchissait à cette question. Il ne s’était jamais demandé ce qu’il ferait une fois Voldemort vaincu. Il n’avait jamais osé réfléchir aussi loin, de peur que ça n’arrive jamais. Ces dernières années, on lui avait imposé son destin sans qu’il n’ait son mot à dire. Aujourd’hui qu’il était libre de choisir, il se sentait complètement perdu. Pour Mr et Mme Weasley, il coulait de source qu’Harry pourrait rester au Terrier aussi longtemps qu’il le désirerait mais Harry savait qu’il devait prendre une décision pour son avenir.
Il entendit des pas derrière lui puis Ron vint s’appuyer contre la barrière à ses côtés, tournant son regard dans la même direction que celui d’Harry. Il y avait quelque chose de changé dans les yeux du rouquin. L’innocence l’avait quitté le jour de la mort de Fred. Ron avait grandit en maturité. Et peut-être qu’Hermione y était aussi pour quelque-chose…
- Maman m’a demandé de te prévenir que le dîner sera bientôt prêt.
- J’arrive…
- D’accord.
Malgré ces paroles, ni l’un ni l’autre ne bougea. Ils savaient tout deux qu’ils avaient besoin de parler mais comme toujours, ils allaient le faire à demi-mot. Leur pudeur, les empêchant d’en dire beaucoup et leur amitié leur permettant de se comprendre sans plus de détails.
- Ron…Est-ce que tu sais ce que tu vas faire maintenant?
Ron eu un soupir et attendit quelques secondes avant de répondre à cette question. Harry savait qu’il avait les mêmes interrogations que lui. Revenir à la vie normale après avoir vécu tant de choses n’est pas facile.
- On en a discuté avec Hermione et j’ai décidé de l’accompagner en Australie. Nous allons chercher ses parents et leur rendre la mémoire.
- Tu sais, on n’a pas encore vraiment eu le temps d’en parler mais je suis content que vous vous êtes enfin décidé à assumer vos sentiments.
Ron regarda Harry, un sourire aux lèvres.
- Ca se voyait tant que ça ?
- Pire qu’un hyppogriffe dans un couloir !
Ils rirent tout les deux.
- Tu pars avec nous ? Demanda Ron.
Mais Harry secoua la tête.
- Je ne suis pas sûr que Ginny apprécierait de me voir m’en aller sans elle une nouvelle fois…
- Et puis tu as des responsabilités à présent…
- De quoi parles-tu ?
- Le petit Teddy Lupin compte sur toi.
Harry eu un sourire en pensant à son filleul. Un lien invisible s’était tissé entre eux au cours des dernières semaines et le survivant savait déjà qu’il serait indestructible. La question de l’avenir semblait soudain bien plus claire en y incluant Teddy.
- Tu as raison, Ron. Il compte sur moi… Tu sais quoi ? Je crois que je vais faire ce que j’ai toujours voulu faire.
- Auror ?
Harry tourna la tête vers son ami.
- Oui, auror. Et puis je vais réaménager le square Grimmaud. Pour l’instant, on ne peut pas dire que l’endroit soit très approprié pour accueillir un enfant.
- Non, on ne peut pas vraiment dire ça…Sourit Ron.
- Mais quand j’y aurai fait quelques travaux, je pourrais garder Ted de temps en temps. Et puis Kreattur m’aidera…
- A garder Ted ? Demanda Ron en ouvrant de grands yeux ronds. Tu veux le traumatiser ?
- Mais non, je parlais des travaux !
- Je plaisantais…
- Bien entendu, j’attendrais que tu reviennes d’Australie pour débuter la formation d’auror…
Ron baissa les yeux, soudain gêné.
- Oh, je crois que tu peux commencer sans moi…
Harry leva un sourcil et Ron s’expliqua.
- Je crois…Je crois que je vais aider George avec sa boutique. Les affaires reprennent et sans Fred…Enfin bref, George a besoin d’aide. Et puis Hermione a prévu de retourner à Poudlard pour y passer ses ASPICS alors ça me permettra d’économiser un peu… Comme ça, l’été prochain, on pourra peut-être emménager ensemble…
Harry regarda Ron, impressionné.
- Tu as déjà tout prévu !
- En fait, ça fait un moment que j’y réfléchis…Mais ne le dis pas à Hermione ou elle va croire que je suis un peu plus mûr qu’elle ne le pense ! Après, je n’aurais plus d’excuse pour ne pas ranger mes affaires ou reprendre trois fois du gâteau !
- C’est trop tard, j’ai tout entendu !
Les deux garçons se tournèrent et aperçurent Hermione et Ginny qui se tenaient à quelques mètres d’eux. Ils rirent de bon cœur.
Le soleil déclinait derrière les collines et tandis qu’ils rentraient ensemble au Terrier, Harry se dit que le bonheur était enfin là. Définitivement.
FIN-